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Manifeste anthropophage / Oswald de Andrade

Oswald de Andrade, 1928.

« Seul le cannibalisme nous unit. Socialement. Économiquement. Philosophiquement.

L’unique loi du monde. L’expression déguisée de tous les individualismes, de tous les collectivismes. De toutes les religions. De tous les traités de paix.

Tupi or not tupi that is the question.

Contre tous les catéchismes. Et contre la mère des Gracos.

Je ne suis intéressé que par ce qui ne m’appartient pas. La loi des hommes. La loi du cannibale.

Nous sommes fatigués de tous ces maris catholiques suspicieux mis en drame. Freud en a finit avec l’égnime femme et les autres frayeurs de la psychologie imprimée.

Ce qui dominait la vérité était le vêtement, l’imperméable entre le monde intérieur et le monde extérieur.

La réaction contre l’homme vêtu. Le cinéma américain va rapporter.

Enfants du soleil, mère des vivants. Trouvés et aimés férocement avec toute l’hypocrisie de la nostalgie, par des immigrés, par des esclaves et des touristes. Au pays du grand serpent.

C’était parce que nous ne avons jamais eu ni grammaires collections de plantes anciennes. Et nous n’avons jamais su ce qui était urbain, suburbain, frontalier et continental. Paresseux sur la carte du monde du Brésil.

Une conscience participante, un rythme religieux.

Contre tous les importateurs de conscience en boîte. L’existence palpable de la vie. Et la mentalité prélogique pour l’étude de M. Lévy-Bruhl… »

Image: Triptyque